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Résumé :

Sur le point de pénétrer dans sa limousine, un homme est abattu froidement. Ses gardes du corps, impuissants, ne rattrapent pas le meurtrier. Ce dernier, visiblement satisfait, retrouve une femme au lit. Alors qu'il rentre chez lui, d'étranges effluves flottent dans l'atmosphère, faites de sang, de sperme, de l'air vicié qui plane sur la ville. Et se matérialisent en un magma informe et grotesque : Prosopopus est né, monstre moderne au but implacable. Gare à ceux qui croisent son chemin ...

Chronique :

Très bonne idée de la part des éditions Dupuis de rééditer cet album dans un format plus accessible et qui n'est pas sans rappeler le format "Ecritures" de chez Casterman. Tout en gardant une exigence éditoriale de qualité, Nicolas de Crécy nous offre une vision plutôt inattendu de la BD et s'oriente bien volontier vers un univers plus "underground", comme savent si bien les faire les américains. Mais c'est l'histoire muette qui retient d'abord notre attention avec la formation de cette "chose", personnage ectoplasmique, naît de la fusion d'éléments et dont on ne sait trop rien. Et tout d'un coup, plusieurs histoires se télescopent pour former un tout, une histoire cohérente et pleines de rebondissements.

Graphiquement, Nicolas de Crécy arrive au paroxysme de son talent avec un découpage léger et très séquencé qui donne parfois cette impression d'avoir devant nos yeux, ces courts-métrages indépendants qui ont fait la gloire de Arté à l'époque. Du peu qu'on est un peu d'imagination et "Prosopopus" prend vit dans cette atmosphère lourde que les couleurs opâques et très glauques viennent parfaires.

Oeuvre nihiliste ou tout simplement oeuvre du 9ème Art avec ce qui se fait de mieux, "Prosopopus" est incontestablement une BD à possèder dans sa BDthèque pour pouvoir découvrir une facette plus intime de la BD. Celle que l'on pourrait à juste titre qualifier de roman-graphique !!!!.