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Résumé :

Années 1950, La Nouvelle-Orléans, où la fête de Mardi gras bat son plein. Grâce à Weekly, un producteur de jazz dénommé Faust fait la connaissance de Blacksad. Faust demande à ce dernier de s'occuper d'une affaire : un de ses musiciens, le pianiste Sebastian, a disparu. Il n'a pas donné signe de vie depuis des mois, mettant en péril le label musical privé d'une star. Faust craient que Sebastian ait, une fois de trop, sombré dans la drogue. Sa requête est d'autant plus pressante que Faust se sait atteint d'un cancer. Blacksad accepte la mission et découvre peu à peu que Faust ne lui a pas tout dit. Il s'aperçoit qu'il est lui-même manipulé, mais décide tout de même de retrouver Sebastian pour comprendre les raisons de sa disparition. Il ne sait pas encore qu'il va connaître son enquête la plus éprouvante, à plus d'un égard ...

Chronique :

Avec ses envolées de thrillers brumeux et dynamique, "L’Enfer, Le Silence" perpétue ce goût pour l'image sale de la série. Le scènario est inévitablement noir et baroque, parfois pesant dans son illustration d'une ville où temps et espace sont reconfigurés par le mystère et la musique blues / jazz qui ont façonné depuis des siècles cette ville et qui vont apporté bien évidement, la moelle à cette intrigue solidement construite.
S’il est difficile de reprocher à Juan Díaz Canales son cynisme à travers ce personnage qu'est John Blacksad, il écrit une intrigue qui au final reste complexe, plus qu’on ne pouvait l’espérer avec des situations et un dénouement assez inattendus, dont un happy-end un peu déroutant pour ceux qui ont lu les trois premiers opus. C'est comme si les auteurs avaient voulus élever la série et lui faire paser un cap décisif dans sa narration. Alors, même si l’ensemble verse parfois dans les clichés obligés sur les polars [ femmes, whiskey, âme tourmenté, excellence des dialogues et atmosphères lourdes ] "L’Enfer, Le Silence" reste aujourd'hui l'album qui se démarque nettement de la série et offre à son scènariste la possibilité d'évoluer.

Avec les qualités d'impression que l'on a maintenant sur des albums BD, le travail du dessinateur Guarnido ne passe pas inaperçu et nous offre quelques belles planches, travaillées avec soins et le tout en couleurs directes. Il vous faudra une seconde lecture pour revenir lentement sur les planches pour admirer la somme de travail et cette satisfaction de réaliser que le dessinateur n'a pas bâclé une seule vignette. C'est tout simplement beau.

Avec ces deux auteurs capables de donner vie à l'univers de "Blacksad", cette série à encore de beaux jours devant-elle. D'ailleurs un cinquième tome est déjà annoncé en quatrième de couverture !! Maintenant, on attend un nouvel opus le plus rapidement possible pour pallier au manque. Une fois de plus, "Blacksad" tient toutes ses promesses. A recommander.