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Résumé :

Chine, XIe siècle. Aveuglé par sa soif d'immortalité, l'empereur Renzong des Song capture un Phénix, animal sacré, provoquant la colère du Dragon Ying Long. Le chaos s'abat alors sur l'Empire. L'ordre universel est brisé. Une seule chose pourrait peut-être apaiser le grand serpent, une chose inestimable aux yeux de l'empereur... sacrifier son fils, l'unique héritier de la dynastie des Song ...

Chronique :

C’est un scènario dur et sombre, qui tente de relier malgré tout sur papier une tragédie inscrite dans la violence du folklore chinois et de son imaginaire prolifique [ ici parfaitement récupérer, sombrant entre fiction et poésie à la fois ] – comme semble l’indiquer la couverture qui porte bien sur ses épaules l'histoire de cette trilogie; dont Hélène Herbeau aime les écrire.
Le lecteur est saisi d'angoisse et de peur quand le narrateur annonce la tragédie qui semble s’installer. La tension palpable de cet Empereur en quête de l'immortalité et qui a capturé le Phénix sombre dès lors dans l'excellence et va alors crescendo, porté par les passages réguliers du destin inéluctable du héros. Il y a une puissance dans la description de ce monde hostile et magique qui semble refléter l’histoire de la Chine de l'époque. Preuve que le scènario est très bien bâtit, capable d'absorber le lecteur dans cette fièvre dont la sortie du second tome est vivement attendu.

Emmanuel Civiello fait parti de mon top 10 des meilleurs dessinateurs de BD et le prouve une fois de plus avec cette série en mettant tout son art et son savoir faire de dessinateur pour engendrer des planches comme on en voit rarement en BD de nos jours. Certainement dû à des raisons économiques et de rapidité. Car il faut bien avouer que l'on est plus proche de l'enluminure que du simple dessin. D'ailleurs il vous faudra deux lectures pour mieux apprécier les personnages, leurs costumes détaillés et les décors. Mais aussi tout le travail de la couleur qui renforce encore plus l'époque du récit et nous permet de plonger plus facilement dans l'histoire.

Que ce soit du scènario d'Hélène Herbeau comme du dessin d'Emmanuel Civiello, tout est atypique et démontre avec véhémence que la BD, quel que soit son thème, est capable de se réinventer et d'offrir enfin des histoires dignes de romans... mais au format BD ! Ca fait du bien à lire...