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Résumé :

Juin 1943. Julien saute du train qui le conduit en Allemagne et gagne le village de Cambeyrac pour s'y cacher à l'insu des habitants en attendant la fin de la guerre. Étonnante intervention du destin : le train qui devait l'emmener est bombardé et, parmi les victimes, un corps a été identifié comme étant le sien. Le voilà mort aux yeux du monde. Profitant de cette situation inattendue, il s'enferme dans le grenier de l'instituteur, arrêté par la milice et dont la maison a été mise sous scellés. Depuis ce poste d'observation donnant sur la place du village, Julien va assister au théâtre permanent de la vie quotidienne. Amours, haines, jalousies, lâchetés, mouvements du coeur, actes d'héroïsme, rien ne lui échappera. Jusqu'au jour où, il rencontrera à nouveau son destin, cruel et moqueur, toujours inattendu, qui lui aura juste accordé un sursis ...

Chronique :

Avec "Le Sursis" en version intégrale, Gibrat développe son intrigue avec ses codes narratifs employés depuis les débuts de sa carrière, donnant de suite la tonalité de cette BD en mettant en scène une mécanique scènaristique bien huilée... Être au centre de l'histoire dans un grenier offre des personnages hauts en couleurs et des situations décalées et incroyables... Si bien que vu la qualité de l'histoire, les rebondissements et le final, on se demande pourquoi "Le Sursis" n'a pas encore été adapté au cinéma. Industrie friand de ce genre d'histoires héroïques et épiques à la fois. C'est tendre, brutal par moment, mais aussi tellement réaliste que cela en fait peur au dos...

Couleurs directes maîtrisées et d'une grande sensibilité, Gibrat nous éblouit une fois de plus pour arriver à l'oeuvre ultime... Son dessin tout en poésie et sensibilité prend ici une forme douce et langoureuse qui nous ne lâchera pas de la 1ère à la dernière page...

Avec son histoire qui nous entraîne dans les mystères de l'amour impossible, Gibrat aura tout donner pour cette histoire, avec une intrigue bien construite et un dessin impeccable... Maintenant l'intégrale disponible, je vous invite à garnir votre BDthèque de ce petit bijoux... qu'on se le dise.