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Résumé :

Septembre 1939, en France. Le jeune Louison est un enfant étrange. Amnésique, rejeté par les autres enfants, il parle en allemand dans son sommeil, se passionne pour la préhistoire et entretient de longs échanges imaginaires avec Du Guesclin. Placé dans une famille d'accueil, il fuit, et finit par être recueilli dans un campement de gitans.
Au même moment, Etienne Murol, un jeune artiste, de retour de l'Académie de Vienne, retrouve Paris en proie à la fièvre des préparatifs de guerre. Mobilisé, il est envoyé en casernement à la ligne Maginot. La tête pleine de sentiments contradictoires, il ne peut se défendre d'une certaine exaltation face au nazisme et aux recherches pseudo scientifiques et culturelles menées sous la bannière de la pureté raciale.
Sans qu'ils le sachent, le destin de cet enfant et de ce jeune homme sont liés, tandis que s'abat sur l'Europe l'ombre de l'idéologie du IIIème Reich ...

Chronique :

Quand Eric Liberge se lance dans une nouvelle série, on ne sait jamais où son scènario va mener le lecteur. Particulièrement doué pour développer des intrigues architecturalement complexes, le destin de ces 3 personnages que l'on suit en parallèle vont se rejoindre à la fin pour commencer à dessiner le scènario et nous apporter quelques pistes pour les prochains tomes à paraître d'ici fin 2012.
Mais c'est avant-tout le propos de cette histoire qui intrigue, car on aborde en même temps le côté le plus sombre des Nazis avec leur mythologie germanique et tout ce qui en découle. Du coup, ce thriller qui à la base devait être uniquement militaire se frotte partiellement au fantastique. C'est donc avec des personnages bien travaillés en profondeur et en psychologie aidé par toute l'atrocitée Nazis, que ce premier tome s'offre à nous, de façon crue et stupéfiante.

Comme toujours, explorer les planches d'Eric Liberge est toujours un moment de grand plaisir. Je pensais fortement que son style était résolument parfait pour du fantastique [ Monsieur Mardi-Gras ou les Corsaires d'Alcibiade ] mais on se rend compte qu'avec sa palette chromatique et ses montages qui ont fait son succès, Eric Liberge peut toucher à tous les thèmes.

Avec ce premier tome qui en comptera normalement trois, Eric Liberge tise une histoire finalement prenante, quand on sait que le début à un peu de mal à prendre. Toutefois, du fait de sa thèmatique et de l'enrichissement de témoignages de ses propres parents, "Wotan" est une nouvelle série à découvrir. A noter que cette édition possède un cahier spécial qui propose ces documents inédits.