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Résumé :

Par un beau temps d'hiver, deux individus, bonnets sur la tête, sécateur en main, taillent une vigne. L'un a le geste et la parole assurés. L'autre, plus emprunté, regarde le premier, cherche à comprendre « ce qui relie ce type à sa vigne », et s'étonne de « la singulière fusion entre un individu et un morceau de rocher battu par les vents ».
Le premier est vigneron, le second auteur de bandes dessinées.
Pendant un an, Étienne Davodeau a goûté aux joies de la taille, du décavaillonnage, de la tonnellerie ou encore s'est interrogé sur la biodynamie.
Richard Leroy, de son côté, a lu des bandes dessinées choisies par Étienne, a rencontré des auteurs, s'est rendu dans des festivals, est allé chez un imprimeur, s'est penché sur la planche à dessin d'Étienne...
Étienne et Richard échangent leurs savoirs et savoir-faire, mettent en évidence les points que ces pratiques (artistiques et vigneronnes) peuvent avoir en commun ; et ils sont plus nombreux qu'on ne pourrait l'envisager de prime abord ...

Chronique :

Il ne faut pas être un fin connaisseur du monde viticole... Ni un passionné d'art séquentiel pour apprécier à sa juste valeur "Les Ignorants"... Il faut juste aimer les récits qui célèbrent les rencontres...
Car dans ce nouveau projet signé Etienne Davodeau, il se met en scène avec pour idée de découvrir ce millieu et à l'inverse de faire prendre conscience à un non-bédéphile de l'univers riche de la BD.
On entre de ce faites dans l'intimité de chacun des deux personnages avec étonnement, car on se rend vite compte de la promiscuité entre les 2 hommes, ce qui rend le récit plus intéressant et réaliste...

De plus, Etienne Davodeau ne surjoue pas en prenant que le meilleur, et offre par moment quelques passages calmes où rien ne se passe. On se laisse séduire par le récit, sa nonchalence pour donner au final à ses lecteurs beaucoup d'informations [ autant en vin qu'en BD ] et cette impression que l'une des plus belle chose qu'un homme peut apprendre, c'est l'amitié et les rencontres...

Même au niveau du dessin, on est dans le brute, avec un graphisme épuré mais qui va droit à l'essentiel pour garder toute cette spontanéité chère à Davodeau qui cherche avant tout l'émotion d'un instant prit sur le vif !

Avec une grosse pagination, un thème novateur et bien construit rythmiquement, "Les Ignorants" s'impose déjà comme l'un des meilleurs albums de la carrière d'Etienne Davodeau et redynamise la BD par sa thématique nouvelle... Hautement conseillé à l'achat pour ne pas passer à côté de cette tranche de vie exceptionnelle.