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Résumé :

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Israël n’existe pas encore et Jérusalem est administré sous mandat britannique – un mandat qui s’apparente, par bien des aspects, à une occupation pure et simple. C’est en tout cas ainsi que le vivent de nombreux Juifs, qui depuis plusieurs décennies rêvent d’un foyer national qui serait le leur et, pour une partie d’entre eux, militent plus ou moins ouvertement pour l’établissement d’un véritable état en Palestine, avec Jérusalem pour capitale.
C’est la chronique de cet activisme politique que tient Jerusalem, à travers l’évocation au quotidien d’une famille juive de Jérusalem, les Halaby, à partir de 1945. Lente montée de la revendication nationaliste, militantisme de l’ombre et, bientôt, surgissement de la lutte armée… Les membres de la famille se divisent et parfois s’affrontent sur la question du recours à la violence, mais sauront néanmoins faire front lorsqu’il sera question de se retrouver sur l’essentiel : le combat final pour que naisse Israël ...

Chronique :

C’est à un tel parcours atypique pour la création d’un Etat que Boaz Yakin nous convie et décide de prendre de revers son histoire en plaçant la lumière sur le portrait de familles plutôt que de la ville en elle-même, puisque de toute façon la ville est constituée avant tout de la richesse humaine de ses habitants. Le choix aurait pût paraître étonnant car cet exercice de style é déjà été évoqué maintes fois en BD.
Pourtant, Boaz Yakin réussit le pari improbable de nous attacher aux personnages, de les raconter et surtout d’avoir des choses à dire à travers ces personnages de fiction, mais qu’on devine de par la justesse de ton bien réel ! C’est sensible, sans prendre partit et il y a derrière les dialogues, certaines scènes ou ces atmosphères, quelque chose de spécial qui place ce titre parmi les meilleurs sortis dans la collection Ecritures.

N&B impeccable de la part de Nick Bertozzi, son travail sur la lumière, ses aplats de noir s’inscrivent parfaitement dans l’esthétique de la collection « Ecritures » et arrive à créer une symbiose avec l’histoire. Si certains décors semblent être vite dessinés, l’ensemble est homogène et soigné.

Certes, on aurait aimé en savoir un peu plus sur Jérusalem, mais au final la lecture de ce roman-graphique permet d’avoir un contre-point qui s’exprime par le médium de la bande-dessinée… A découvrir sans plus attendre.