Résumé
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2007. Trente neuf militaires américains sont reçus chez eux comme des héros à la fin de leur mission en Irak. Une bonne partie des habitants de leur petite ville d’origine les accueille à coups de « Welcome Home Boys ! » Les rues sont noires de monde, les filles sont souriantes et les embrassades nombreuses. Mais la liesse s’estompe vite et cède bientôt la place à une réalité plus dramatique. Nombre de ces jeunes adultes vont en effet succomber à ce que les médecins appellent le « trouble de stress post-traumatique ». Qu’il s’agisse des campagnes d’Afghanistan ou d’Irak, plus de 20% des vétérans y ayant combattu en reviennent affectés par ce syndrome
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Chronique
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Avec « Uriel Samuel Andrew », Will Argunas s’attache à parler des vétérans de la guerre d’Irak une fois revenus sur le sol américain et durablement touchés par ce qu’ils ont vécu là-bas… C’est ce que les spécialistes appellent le « trouble de stress post-traumatique » faisant autant de victimes par le suicide que le conflit lui-même.
Sans réellement entrer dans e vif du sujet avec une étude poussée, Will Argunas raconte à travers des scènes le portrait de ces jeunes militaires et les conséquences qui en découlent, faisant de ce récit un observatoire intéressant car un peu tabou du côté américain, mais fascinant côté Europe.
Bien que parfois un peu déroutant dans sa construction narrative ( on perd le fil sur certains passages ) Will Argunas est allée droit à l’essentiel, développant son argumentaire sur le fictif pour donner à ce roman graphique toute l’ampleur qu’il mérite et bien sûr rendre à sa façon un hommage respectueux pour ses pauvres soldats.
Avec un tel sujet, le choix du N&B très influencé par ces dessinateurs de presse impose d’emblée une ambiance pessimiste, mettant mal à l’aise le lecteur pour l’immerger de suite dans l’histoire… En cela, Will Argunas réussit à séduire le lectorat et nous dévoile son trait et sa recherche de la lumière avec maîtrise.
Il est évident que ce roman-graphique ne plaira pas à tout le monde, la thématique étant dure, difficile d’accès et ne propose pas un happy-end classique… Mais comme appel à la vigilance, il peut se poser en témoin et nous faire réfléchir sur ces nouvelles guerres qui se jouent aujourd’hui sur la psychologie… A découvrir.
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