X

Résumé :

Giani et Nouredine ont grandi ensemble à Saint Nazaire. L’un est fils d’immigrés italiens, l’autre a des parents kabyles qui sont arrivés en France plus récemment, après la guerre d’Algérie. Ils sont unis comme les doigts de la main, amis pour la vie. Mais à mesure qu’ils grandissent, et qu’ils deviennent comme leurs aînés ouvriers sur les chantiers navals, Nouredine se radicalise. Éternel révolté dont la colère jamais éteinte se nourrit du silence de son père Lounès, qu’il soupçonne d’avoir été un planqué pendant le conflit algérien, Nouredine joue l’affrontement, jusqu’à devoir s’enfuir vers cette Algérie qu’il n’a jamais vue. Giani, son copain pour toujours, l’y rejoindra pour une confrontation forcément douloureuse, tandis qu’une série de flash-back permet de découvrir ce qu’a vraiment fait Lounès pendant la sale guerre, et pourquoi il s’est si longtemps muré dans le silence ...

Chronique :

Pour une fois, Baru a confié le dessin à un autre dessinateur et préféré se concentrer sur l’écriture de cette histoire, qui montre bien que Baru s’est fait le spécialiste de la chronique sociale, avec pour fond l’immigration.
Il aborde donc la même thématique, subtile et toujours avec justesse qui renvoie directement à nos souvenirs ( pour ma part avec le Portugal ), nous attache à Nouredine et Gianni, tout en posant un œil sur un récit qui parfois se perd dans des flash-back un peu lourd de sens.
Construit comme tous ses albums, on savoure chaque situation, la connexion entre les personnages et ses dialogues percutants qui donnent tout le rythme à l’histoire.

Si on est loin de ce que fait Baru par exemple, Pierre Place possède également beaucoup de talent en couleurs directes avec des planches bien fignolées où l’on pourra apprécier de beaux tableaux à l’aquarelle quand il se lâche sur une pleine page… Il y a de quoi faire plusieurs lectures pour apprécier son talent.

Ensemble parfait entre récit et dessin, « Le Silence de Lounès » se dévore en une seule fois et prouve qu’en matière de chronique sociale en BD, il y a encore beaucoup de sujets à explorer… A ne surtout pas rater .