Résumé
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Né dans une modeste famille juive de Tunis en juin 1911, Victor Perez se passionne très jeune pour la boxe, et décide de devenir champion du monde, comme le Sénégalais Battling Siki ! En 22, il s’installe à Paris, travaille dans un magasin de chaussures et commence à s’entraîner sous la direction de son premier manager, Joe Guez. Il est très vite remarqué, tout le monde s’accorde à dire que c’est un pugiliste né, qu’il a du souffle, de l’esquive et est rapide. Il est sacré champion de France poids plume en 1930, avant de devenir champion du monde l’année suivante. Il devient la coqueluche du Tout-Paris, l’amant de la très belle Mireille Balin, mannequin, danseuse et bientôt actrice et la Tunisie en fait un héros. Mais le 31 octobre 1932, à Manchester, il cède son titre de champion du monde au profit de Jackie Brown. Cette date marque pour lui, la fin des jours heureux, de la gloire et de la vie facile. C’est le début d’une lente descente aux enfers, qui aboutit à Auschwitz, en 1943. Il y fait l’objet d’un traitement particulier. Le commandant de son camp étant un passionné de boxe, il lui est demandé d’entraîner une équipe de prisonniers pour présenter régulièrement des combats, et il travaille aux cuisines. Une faveur qui lui permet de nourrir en catimini ses compagnons de chambrée. Il sera d’ailleurs abattu par les nazis, le 22 janvier 45, alors qu’il est pris à distribuer du pain. Il portait sur son avant-bras gauche, le numéro 157178
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Chronique
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J’aime beaucoup le titre « Tunis 1911 – Auschwitz 1945 » qui résume à lui tout seul la vie de Victor Young Pérez et son incroyable progression dans la boxe avant que les Nazis ne viennent lui prendre le reste de sa vie !.
D’ailleurs, l’album commence très fort avec un texte d’introduction qui nous ramène à la réalité, à la dureté de cette époque et construit déjà toute l’histoire à travers une multitude de flash-back introduit judicieusement et qui vont nous permettre d’aller d’un temps à un autre, pour monter le puzzle de la vie de ce boxeur légendaire.
En cela, Aurélien Ducoudray parvient à donner du corps et de la vie à son histoire, à apporter un peu de chaleur dans la vie de Victor Young Pérez, même quand la situation ne s’y prête pas !... Bref, il y a là une belle lecture et une belle leçon de vie.
Chose qu’Eddy Vaccaro arrive à retranscrire avec son graphisme épais, comme pour souligner l’ambiance du récit et le rendre corrosif par ce trait charbonneux, comme je les aime.
Véritable claque visuelle et scénaristique, « Young de Tunis à Auschwitz » aborde une thématique certes difficile à raconter, mais qui peut être vu sous un prisme différent grâce à de telles BD !... Je ne peux que vous conseiller cet album.
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