Résumé
:
Stefano Ricci, alors qu’il est en train de faire son service civil, en tant que secouriste, écrit presque tous les jours à son amoureuse, Anke, qu’il surnomme Petitétoile. Il lui décrit ses journées, les trajets effectués, les paysages traversés, les saisons qui passent. C’est comme un journal intime. Il lui raconte aussi ses rêves nocturnes, dans lesquels son quotidien et des souvenirs, récents ou de l’enfance, forment une nouvelle dramaturgie, où sont présents son père, sa mère, son oncle et aussi Anke. Et il dessine des histoires. La sienne, où il se transpose en Stefano le lapin et l’ambulancier, Renzo, avec lequel il travaille, en singe. Il y a aussi l’histoire de Bruno, l’ours sauvage blessé par un chasseur qui est sauvé par une jeune fille (Anke), puis par un sanglier qui, le découvrant presque mort près d’une voix ferrée, alerte son ami Manfred. Ce dernier étudie et s’occupe des sangliers depuis près de 20 ans ; il comprend leur langage (Manfred s’inspire d’Heinz Meynhardt qui a réellement étudié les sangliers). Manfred raconte à Bruno, ce qu’il a vécu après la chute du Mur de Berlin alors qu’il avait 22 ans. C’est la fin de la RDA, l’ancienne Allemagne de l’Est, et les débuts du capitalisme. Et celle du mécanicien, qui répare son ambulance, et qui se remémore sa vie dans les forces aériennes italiennes pendant la Seconde Guerre mondiale. Ou encore, celle du père du chasseur qui a blessé Bruno, au sinistre passé de fasciste
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Chronique
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Trouve-t-on une histoire censée dans la dernière œuvre de Stefano Ricci qui couche sur papier un fantasme narratif assez complexe à comprendre et pourtant magnifique dans sa construction ?... Comme s’il y avait plusieurs niveaux de lecture ( du classique au métaphysique ) dans un monde onirique où les animaux s’humanisent et l’intrigue s’enfuie… On se perd dans une histoire sans but, comme lâchée par hasard sur du papier pour se dévoiler au feeling sans trame où idée précise ( vu le nombre de pages ).
Mais bien plus qu’un conte, Stefano Ricci nous donne à réfléchir sur bien des thèmes abordés dans le livre et offre un côté adulte sans pinces à « L’Histoire de l’Ours »… Mais au final, que garde-t-on réellement de cette œuvre ? Ca je vous laisserai le découvrir par vous-même pour être surpris autant que moi !.
Graphiquement, le travail de Stefano Ricci se rapproche plus de la peinture, peut-être dû aux textures des images, de son approche picturale très nerveuse et du fait qu’une vignette fasse la page complète ! Il réinvente presque la narration dans la BD avec l’apport de textes posés en haut ou en bas des vignettes… C’est subtil et élégant à la fois.
Il faudra comprendre et assimiler cette histoire atypique de genre pour apprécier pleinement « l’Histoire de l’Ours ». Pour cela, deux lectures seront nécessaire pour capter le fil de l’intrigue ( si on peut l’appeler ainsi ) et on découvrira à sa juste valeur un ovni expérimental toujours sur le sélectif éditeur Futuropolis… Une belle découverte en ce début d’année.
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