X

Résumé :

Pour essayer de se distraire du souvenir lancinant de son épouse récemment décédée, Tom, un enseignant en arts plastiques dans la quarantaine, accepte un nouveau poste à Djibouti. Là, face au détroit de Bab-El-Mandeb - « la Porte des larmes » - qui a tant fasciné des générations d’artistes de toutes origines, Tom soudain submergé par des ambiances et des sensations nouvelles cesse peu à peu de se cramponner à son chagrin et se laisse happer par cet environnement inédit. Ses interventions bénévoles pour enseigner des rudiments de dessin aux orphelinats locaux et surtout sa rencontre avec Fred, un baroudeur excessif et illuminé installé de longue date à Djibouti, vont achever de le guérir de sa neurasthénie. Rapprochés par leur passion pour les grands écrivains de l’ailleurs comme Henry de Monfreid, le sulfureux vétéran de l’aventure en mer Rouge, ces deux hommes que tout semble opposer sympathisent. Et Tom se laisse convaincre d’accompagner Fred, trafiquant à ses heures, dans l’une de ses sorties pas vraiment légales en mer ...

Chronique :

Les éditions Casterman propose toujours des livres qui font la différence dans le domaine du one-shot et le roman graphique, bien qu’ici la parité soit faite entre le texte et l’image.
Car « Errance En Mer Rouge » fait mal au ventre et pose le malaise dans son choix scénaristique qui finit par occulter le carnet de voyage au profit de la BD et la fiction. On frémit pour les personnages, on remercie Dieu d’être chez nous et pas dans ce coin perdu du monde connu… Mais l’histoire de Joël Alessandra, de ce prof, de cette quête identitaire, de ses prises de risques, de ces pirates modernes, « Errance En Mer Rouge » montre du doigt et fait preuve de maturité dans la BD pour arriver avec justesse à nous faire croire à cette histoire.

On ne peut qu’être agréablement surpris par le travail de Joël Alessandre et ses couleurs qui enrichissent les grandes vignettes de cet album. On se perd dans ses volutes de bleue et se sens de la couleur qui donne tout le charme à ses planches.

Arrivé à un niveau élevé dans la conception graphique comme narrative, « Errances En Mer Rouge » nous fait découvrir à la fois un auteur en devenir et surtout des conditions de vie spartiate pour les peuples de cette région. On ne va pas s’apitoyer sur leur sort, mais « Errance En mer Rouge » reste un témoignage fort et passionnant. Tout simplement à posséder.