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Résumé :

Crée et publié au cœur de la bouillonnante période (plus connue sous le terme de movida) qui a suivi la fin du régime franquiste, Peter Pank est une parodie qui s’inspire plus du film d’animation de Walt Disney que du roman de J. M. Barrie, dont les personnages sont passés à la loupe déformante des bouleversements culturels et des tensions politiques qui traversent la société espagnole. Ainsi, le célèbre garçon qui refuse de devenir un adulte se métamorphose en punk bagarreur et les Enfants Perdus en apôtres de la violence gratuite. Les pirates du Capitaine Crochet deviennent une bande de rockers, les Sirènes d’insatiables nymphomanes et les Peaux-Rouges des consommateurs compulsifs d’hashish et de LSD ...

Chronique :

Crée à la fin des années 80 pour le célèbre magazine espagnol El Vibora, Peter Pank est la version trash du célèbre Peter Pan de Walt Disney !... Sauf qu’ici, la version imaginée par Max est bien plus adulte, avec une tendance punk et un humour très noir qui n’hésite pas (en remettant la série dans son contexte de l’époque) a emprunté ses idées dans la société de l’époque, ses angoisses où ses travers, le tout maquillé dans de solides histoires : « Pankdiniste » où quand Punkiland est racheté par le capitalisme (l’Espagne a connu un grand essor immobilier quand tout le monde investissait dans le logement, aujourd’hui abandonné ou vendu à prix cassés)… On retrouve aussi d’autres récits comme « Le Lycanthropunk » qui revisite à la façon punk le mythe du zombie ou bien « No Future » qui restera le récit le plus emblématique de la série… Déjà par ce mélange de punk, de conte et de SF très typé qui avait ouvert la voie à cet auteur sur le marché français.
Outre l’intégralité des histoires, les éditions Rackham ont entrepris une restauration des couleurs et surtout une refonte des dialogues, plus proches de l’original et non censuré ! A cela, on ajoute des illustrations, des couvertures de magazines et bien d’autres bonus qui viennent compléter cette présente intégrale.

Du coup, avec cette intégrale on découvre l’évolution graphique de Max qui au sommet de son art rappellera par son coup de pinceau et ses couleurs à du Serge Clerc ! On touche le sublime tout en régalant nos yeux de ses planches.

Très bien conçue (quoique le choix de la couverture est plutôt laide et n’attire pas l’œil …) les éditions Rackham ont entrepris une belle aventure éditoriale avec cette intégrale et débouchera peut-être sur d’autres séries du même acabit !... Hautement recommandé.