Chronique
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Dans l’univers de Batman avec en guest-star le Joker, il se dégage deux livres essentiels qu’Urban Comics a réédité : Killing Joke d’Alan Moore et maintenant le Arkham Asylum de Grant Morrison au scénario et Dave McKean à la palette graphique (dessin, photos, collages…). Mais c’est aussi l’album le moins accessible à tous, car il reste et restera pointu dans sa narration, assez anxiogène dans l’ensemble et seul les plus passionnés de l’univers Batman arriverons à comprendre certaines nuances et scènes antérieur à l’intrigue.
Pour les plus passionnés auquel cet ouvrage est destiné, retrouver cette histoire est un pur moment de délectation, car Grant Morrison a su donner une âme au Joker, le développer en profondeur pour toucher la grâce de la folie, retranscrit avec talent sur papier… C’est quand même assez difficile ! D’un récit à la base noir, l’intrigue nous plonge dans un univers malsain, comme cet endroit, un asile remplit de psychopathes envoyés par Batman ! C’est là le point fort de cette intrigue qui joue sur les apparences, les ambiances et des dialogues précis… Jamais une intrigue n’aura été aussi proche de la réalité pour Batman et le Joker !.
Je me demande si on peut encore parler de comics avec cet album, tant Dave McKean repousse loin les limites de ce médium vers une réflexion plus artistique… Il faut dire que ses nombreuses techniques graphiques, son envie d’explorer de nouvelles ambiances font de ce titre un laboratoire d’expression visuel qui a permis à Dave McKean d’asseoir sa réputation.
Alors quand on a un album qui renferme un scénariste de talent, capable de ressusciter de vieux personnages et les rendre plus intéressants psychologiquement, que d’un autre côté la partie visuelle s’avère un choc (en remettant cette histoire dans son contexte de parution !)… on se doit de posséder un tel ouvrage parmi les classiques du genre comics ! Hautement recommandé.
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