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Résumé :

Après "La voiture immergée", "La villa du Long-Cri" et "La guerre des 7 fontaines", c'est au tour d'une des oeuvres majeures de Franquin, "La mauvaise tête", de faire son entrée dans la collection "50/60" qui met la bande dessinée au niveau des beaux-arts.
Éditée avec un soin tout particulier, cette oeuvre initialement publiée en 1954 dans Le journal Spirou révèle ses trésors : un graphisme d'une élégance et d'une virtuosité inégalées, un sens unique de la narration, une magistrale maîtrise du mouvement ...

Chronique :

Collection qui propose de nombreux titres cultes avec des personnages comme Johan & Pirlouit, Gil Jourdan un de mes récits préféré avec « La Voiture Immergée » et un Tif et Tondu, la collection 50/60 s’enrichit avec un épisode de Spirou et Fantasio intitulé « La Mauvaise Tête », signée Franquin et datant de 1954.

Auteur complet (dessin / scénario) sur cet épisode, Franquin atteint un niveau d’écriture qui prend sa source à la fois dans le polar avec une intrigue bien ficelé, où l’humour présent côtoie l’aventure, le burlesque de certaines séquences et cet attachement pour l’action qui a caractérisé son travail sur la reprise de Spirou et Fantasio dans les années 60. A cela, il faut ajouter les commentaires en bas de page d’Hugues Dayez qui nous en apprennent un peu plus sur la genèse de cette histoire à grand renfort d’anecdotes personnelles, entendues à droite à gauche ou bien techniques notamment sur le petit monde de la course cycliste.

Même si certaines d’entre-elles n’ont aucun intérêt (rarement), l’ensemble sonne juste, reste pointus et passionnant si l’on aime remettre les récits qu’on lit dans leurs contexte d’origine.

Du coup, c’est avec grand plaisir de découvrir le travail de Franquin en noir et blanc, dans un format en demi -planches qui permet de mieux apprécier son coup de pinceau, la dynamique qu’il insuffle à son dessin comme peut en attester l’incroyable scène ou Fantasio déboule du haut de la montagne en vélo pour finir la course à l’envers ! Mythique et révélateur du fossé qu’il existe entre ce géant de la BD et les nouveaux auteurs graphiquement. Sachant qu’à l’époque tout était à créer et à définir.

Je pense qu’au final le talent de Franquin, son incroyable maîtrise du dessin et sons sens innée de la narration font de ce récit, l’un des plus emblématique de la série Spirou et Fantasio et de la bande-dessinée tout simplement. A posséder ou à offrir.