Chronique
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Après les intégrales de «Y le Dernier Homme», celle de «Hellblazer» qui arrive, Urban Comics réédite en 6 volumes bien épais (400 pages environ) le classique de vertigo qu’est «Preacher». Tout en remettant dans son contexte sa date de parution et le tollé de scandales que «Preacher» avait suscité lors de sa sortie dans ce pays puritain.
Mais il faut dire que Garth Ennis n’y va pas avec le dos de la cuillère pour décrire son personnage principal qu’est Jesse Custer, révérend complètement barré habité par une foi des plus hallucinantes, où son road-movie avec sa petite-amie vampire va le pousser à rencontrer des personnages tout aussi barré au plus profond des Etats-Unis.
Ce n’est pas tant le mélange des genres, cette idée folle de traversée pleine d’embuches, de ses scènes de bastons brutales ou bien de la dureté des dialogues ou des situations qui ont fait scandale, mais le fait que Garth Ennis s’attaque aux symboles d’une foi inébranlable pour les américains qui s’accrochent encore à des idoles dépassés. Garth Ennis le sait et aime jouer avec ses clichés pour mettre en situation l’intrigue (je me demande comment elle va évoluer dans les 5 prochains tomes, tant elle est riche et diversifiée ), la densifier et lui donner assez de corps pour la rendre vivante.
Edition prestigieuse et certainement ultime que nous propose les éditions Urban, on retrouve non seulement quelques croquis, les couvertures bonus habituelles, mais également le courrier des lecteurs de l’époque, auxquels Garth Ennis prend un malin plaisir à répondre avec ce jeux / concours afin de gagner le scénario original ! Bref, avec la parution de cette intégrale, Urban Comics nous donne la possibilité de relire ce chef d’œuvre du comics adulte. A posséder bien entendu. |