Résumé
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Dans un ciel sens dessus dessous ponctué d’immenses masses nuageuses aux allures menaçantes progresse le Zeppelin sinistré Garbage et son équipage incongru : un couple de passagers de hasard embarqués à Tanger, Anders Mikkeli et Esther Roblès, deux jumelles orphelines sujettes à de mystérieuses crises de citations littéraires, leur garde du corps et le cadavre démembré du pilote de l’appareil, suspendu à ce qui reste de sa nacelle détruite. Dans les soutes, un mélange de déchets nucléaires instables et d’armes atomiques en état de marche, indice probable des visées terroristes du Garbage. Balloté au gré de la violence des vents, ses équipements verrouillés sur navigateur automatique, l’aérostat semble totalement livré à lui-même, et pourtant… Pourtant quelque chose suggère qu’il y a peut-être là un dessein, une volonté, une direction. Car au même moment, nombre des personnages croisés au fil des deux précédents volumes de la trilogie – Ana et Lester, Bacon et son dauphin hybride, Julia, Roem et Lawrence, l’ex-aumonier militaire – se sont eux aussi mis en mouvement, comme mûs par un appel secret. Leur périple annonce-t-il le stade terminal du « coup de sang » planétaire ? S’agit-il des prémisses de la troisième guerre mondiale annoncée, qui mettra ainsi un point final à la crise environnementale généralisée ? Ou d’autre chose encore, divergeant de tout ce qu’on pouvait imaginer ?
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Chronique
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Avec « La Couleur de l’Air », Enki Bilal termine sa trilogie avec efficacité, donnant à ce titre énigmatique toutes les réponses qu’on attendait !
Même si pour cela il faut s’armer de patience pour arriver à la fin des principales structures narratives de cet opus ! Soulignons que dans un fracas chaotique il regroupe l’ensemble des personnages et donne corps à sa fable humaniste et écologique avec quelques dialogues surréalistes et parfois étranges ! Mais ça reste du pure Bilal !
Autant pour l’ambiance du récit, pour le travail de composition au niveau des personnages, de la structure du récit qui s’éparpille avec des clins d’œil aux grands philosophes et surtout pour ce côté engagé qui fait de ce récit SF, une histoire à plusieurs sens…
Même son dessin typique opère des changements au gré des chapitres, faisant d’une part des choix chromatiques assez sombres / bleutés, pour arriver en milieu de livre à une avalanche de couleurs… On se régale toujours autant de ses couleurs épaisses, vivantes et toujours soignée par un artiste qui continu d’évoluer.
Même si la fin pourra échapper à quelques lecteurs sur sa finalité, Enki Bilal prouve qu’il n’a pas perdu son talent d’auteur de BD ! A posséder maintenant dans son intégralité. |