X

Résumé :

Il songe au suicide et trouve réconfort dans la poésie, volant des ouvrages en librairie, au petit bonheur la chance, puisqu’il est sans argent. C’est un poète, du moins le prétend-il. Au café Serbier, fréquenté par la fine fleur de l’intelligentsia parisienne, il est prié de déclamer un poème de sa composition. Il déclame alors un poème italien, pensant que personne ne le connaît. C’est un plagiat, mais c’est un triomphe ! Cette imposture – vue comme une oeuvre d’art – va lui donner ses lettres de noblesse et il devient rapidement légitime d’une bande de débauchés cultivés, artistes libertaires, volontairement désoeuvrés, délinquants, alcooliques, d’où émergent Gilles la tête pensante, Jean-Michel la tête brûlée, Ed la tête en l’air, et d’autres encore tous plus singuliers les uns que les autres. Et puis, il y a Colette, jolie tête bien faite, dont Daniel tombe amoureux…
La gloire de Daniel durera le temps des roses, jusqu’à ce que Jean-Michel le détrône, devenant à son tour la coqueluche du Tout-Paris littéraire. Et, quand l’étoile de celui-ci ne brillera plus, il faudra bien se résoudre à vivre d’expédients, et les choses iront de mal en pis… La vie est le terrain de jeu de l’art, l’imposture et la provocation sont les seules expressions artistiques possibles ...

Chronique :

Chez Futuropolis, chaque livre est une découverte ! A la fois de la part du scénariste qui arrive à écrire une histoire toute simple, où le lecteur pourra entrer directement dans la peau du héros et souffrir avec lui, se cherchant désespérément dans une époque où tout est à reconstruire.

Cette nonchalance de la part de notre héros, cette façon qu’à le scénariste d’amener les situations, toute en ambiance et craint de vérité nous fait froid dans le dos, car on se pose des questions sur ses agissements, son complexe d’infériorité par rapport à tous les intellectuels tout en restant de simples spectateurs (nous les lecteurs). Il y a là de la matière à lire, une construction narrative qui démarque d’emblée ce livre du reste de la production actuelle.

Pierre Van Hove a dû passer du temps pour réaliser l’ensemble de ces planches au vu de la quantité et surtout de la qualité… Car il devient plus rare de maîtriser un N&B aussi impeccable sans se cacher derrière la couleur.

Livre avant tout assez étrange, mais au magnifique portrait d’un héros aux antipodes des grandes figures de l’époque. « Le Voleur de Livres » reste indéniablement un ovni, un livre auquel on s’attache, car notre héros, Daniel, est tout simplement humain… A découvrir.