Chronique
:
Tardi Fils est un auteur, rapide mais d’une rare précision ! Capable de retranscrire avec fidélité les carnets de son père pour prouver au monde entier quel fût le calvaire de ces milliers de soldats qui durent marcher des dizaines de kilomètres par jour sous le joug des allemands pour survivre !
On pénètre alors dans un récit douloureux où on a du mal à prendre place, peut-être étonné par cette bestialité humaine qui nous renvoi au pire moment de l’histoire du monde !
On arrive presque à imaginer ce que fût le calvaire pour ces soldats, dont la guerre se jouait d’eux, libres dans les dates, mais prisonniers dans la réalité et fatale pour certains !
Il y a une véritable douleur dans ce récit qui peine à montrer un semblant de vie, tellement tout est détruit (humainement et matériellement)… Jamais un récit n’aura été aussi réaliste et pourra déjà être comparé par sa thématique à l’excellent « Maüs ».
Il faut être vraiment bourru pour ne pas apprécier à sa juste valeur le travail de Tardi sur cet album et en général toute son œuvre ! Car son trait évoque de suite une certaine forme de nostalgie et nous renvoi directement à cet époque déshumanisée. On se plonge pour cela dans ces grandes bandes au travail de recherche exemplaire, à cette façon d’introduire les textes dans ces images pour une osmose parfaite… Tardi arrive tout simplement à capter l’essentiel.
Œuvre forte qui va consolider son acharnement à rendre l’humain bestial pendant la guerre, Tardi a réussi l’osmose parfaite entre l’image, le texte, le travail de mémoire et cette infinie énergie à rendre hommage à son père, sans qui ce témoignage bouleversant n’aurait pas existé. |