Chronique
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Figure emblématique d'une certaine bande-dessinée de qualité qui a propulsé le genre à un haut niveau d'exigence narratif et graphique, Corto Maltese est de retour avec un 13ème album intitulé "Sous le Soleil de Minuit"...
Certains vont se pencher dessus et essayer de décortiquer le style de Diaz Canalès afin de trouver ou non des similitudes avec l'héritage de Pratt, passant largement à côté de ce récit qui doit être lu à tête reposée, baigné par un peu de jazz afin de savourer cette aventure qui se passe en 1915 et s'intercale donc après "La Balade de la Mer Salée" ! On retrouve ce goût des grands espaces, certains personnages comme Raspoutine dans un autre rôle que d'habitude, Jack London pour la missive et toujours ces femmes mystérieuses qui peuplent les récits du Maltais...
Alors si en plus on arrive à occulter que ce n'est pas Hugo Pratt qui a écrit ce récit, mais Diaz Canalès qui brille par une structure narrative plus complexe, moins poétique / littéraire pourrait-on dire, "Sous le Soleil de Minuit" possède tous les éléments réunis pour relancer la carrière de Corto Maltese, et cela avec intelligence même s'il faudra revoir quelques dialogues qui alourdissent l'histoire sur certains passages.
Côté dessin, Ruben Pellejero réussit l'exploit de faire ressembler son trait à celui de Pratt tout en incluant cette petite touche personnelle qui ne vient pas gâcher notre plaisir, sachant que d'ici deux ou trois tomes, les différences s'estomperont !
Très belle reprise pour ce héros légendaire et culte du 9ème Art, toute l'équipe Casterman et les auteurs ont réussi l'exploit de relancer Corto Maltese avec intelligence. |