Chronique
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Il est évident que "Le Piano Oriental" va être souvent comparé à Persepolis, tant les connexions sont presque identiques dans la thématique...
Mais Zeïna Abirached est allée dans une autre direction pour ne pas apitoyer son récit dans le drame de la guerre absurde, mais préférant focaliser son récit vers le culturel, celui du Beyrouth des années 1960 où le Liban était encore un pays où il faisait bon vivre et avait des passerelles culturelles avec la France. Pour cela elle met en avant son arrière-grand-père musicien et amoureux de la vie... et puis son piano à exemplaire unique quelle histoire... D'autres passages comme le déracinement viennent donner une touche plus réaliste et étonnante, car l'auteure ancre son récit dans une ligne narrative réaliste au regard du dessin qui l'est moins.
Avec cet album (je ne connais pas ses travaux antérieurs), Zeïna Abirached offre enfin un peu de nouveauté au genre roman graphique en arrivant à associer images et musique dans un ensemble cohérant et novateur, le tout en N&B, ce qui limite les possibilités ! Proche du graphisme underground, voire du design, chacune des planches de cet album recèle de petites trouvailles qui font du lecteur un explorateur visuel, tout en s'amusant à associer lecture et voyage...
Il y a tant de qualités dans ce livre, que la seule chose que je puisse vous dire est de vous procurer "Piano Oriental" au plus vite. |