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Résumé :

Tokyo, 1968. Les mouvements étudiants tournent à l'émeute et l'agitation gagne le Japon. Pour essayer d'échapper à son lourd passé criminel, Norio Nagayama rejoint la capitale dans l'espoir d'un nouveau départ. Au Village Vanguard, bar jazz dans lequel la jeunesse révolutionnaire nipponne a ses quartiers, il fait la connaissance de Takeshi Kitano, un jeune comique raté qui tente de faire carrière dans le cinéma. Le grand projet de Takeshi : Unlucky Young Men, un scénario qu'il a rédigé, véritable chronique d'une jeunesse japonaise désabusée et prête à tout pour réaliser ses rêves. Pour financer la réalisation du film et assurer leur avenir, les deux jeunes hommes vont fomenter l'attaque d'un fourgon transportant 300 millions de yens. Aux frontières du polar et de la chronique sociale, Unlucky Young Men nous entraîne dans un Tokyo des années 60 ébranlé par le terrorisme et les révoltes étudiantes. Du futur prix Nobel de littérature Oe Kenzaburo, à l'écrivain maudit Yukio Mishima, en passant par le tueur en série Norio Nagayama, cette fiction-réalité extrêmement documentée s'appuie sur de véritables figures historiques pour nous dresser le portrait fascinant et sans concession d'un Japon à la croisée des chemins ...

Chronique :

Edité avec le soin nécessaire pour donner à cette série tout son potentiel d'accroche par une illustration de couverture intrigante, un N&B maîtrisé, un dessin ultra détaillé, un grand format avec une couverture rigide, "Unlucky Young Men" s'affranchit de tout ce qu'on a déjà pu lire en matière de manga, pour une histoire sociale qui nous ramène au Japon des années 60 faisant suite à une vague de terrorisme et autres révoltes étudiantes...

Pour cela, le scénariste travaille son récit autour de personnages charismatiques à la limite du fictif, mais qui en réalité sont des figures populaires (écrivain, révolutionnaire...etc) du Japon et donne plus d'impact au récit sachant que l'histoire passe au-dessus de tout cela. Construit comme un thriller bien noir, Eiji Otsuka arrive à donner à ce groupe de jeunes beaucoup de consistance, permettant à chacun de s'identifier à l'un ou à l'autre des personnages, leur mal-être, comme tout leur questionnement sur leur avenir. En faites, on est dans une forme explicite de roman-graphique avec tous les codes du genre pour un récit dense, qui à le temps de poser le "temps" et les "ambiances" afin que la lecture de ce premier tome nous apporte quelque chose.

Comme pour le scénario, Kamui Fujiwara s'est surpassé avec cette série qui prend certes racine dans le manga, mais qui trouve quelques connections dans le travail du découpage très inspiré par la BD européenne, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Bon, il est évident qu'il y a tout un travail numérique devant de telles planches qui frôlent par moment l'excellence, mais chacune d'elles possèdent de somptueux décors.

Pour un premier tome, les auteurs ont réussi à démarquer le livre, leur travail graphique comme narratif pour un manga qui se démarque facilement du lot... Je ne peux que vous conseiller l'achat de cette série essentielle.