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Résumé :

Madame enfile son maillot à l’abri de sa serviette avant de se faire bronzer « seins nus ou pas seins nus ? Allez, seins nus. » Monsieur prépare son matériel de pêche tel un guerrier conquérant. Les enfants sont déjà dans l’eau, le chien à leur trousse, au matin on pense au repas du soir sans oublier de prévoir une case apéro. La plage est un formidable terrain de jeux où « les adultes rêvent et restent les enfants qu’ils ont toujours été », un observatoire de la trivialité humaine dans son plus simple appareil – ou presque. Prudhomme et Rabaté sont allés eux aussi à la mer. Avec un grand souci du détail, ils orchestrent un ballet d’estivants en déroulant autant de figures typiques. Un portrait chorale drôle, tendre, qui gratte à peine. Comme du sable dans les sandales ...

Chronique :

Il ne faut pas chercher dans "Vive La Marée" une quelconque intrigue du genre thriller... Non, "Vive La Marée" écrit par David Prudhomme est un moment de pause, baigné par la poésie, le soleil qui caresse notre peau et cette odeur iodée à l'approche de la mer... Car au fur et à mesure de la lecture, on s'y reconnaît. Que ce soit par rapport à une attitude, à une séquence innocente de volley ball ou bien par rapport à certains personnages, le scénariste à toucher juste, a su capter l'essentiel d'une journée de vacance tout en plaçant son œil sur chaque plan comme si on y était !

Plans qui passent à une autre scène par un astucieux choix d'angle de vue et permet de glisser tout en douceur d'un endroit à l'autre avec fluidité...

Avec cet album, je me demande si Rabaté n'a pas fait évoluer légèrement son style graphique vers une approche plus "design" à moins que ce soit le résultat de la couleur ! Car il y a une forme inventive dans le choix des plans audacieux et son découpage qui fait partie intégrante du récit et offre quelques moments d'anthologie: le campeur qui regarde la dame faire pipi entre deux portières par exemple... sachant que tout le découpage de l'album est millimétré pour donner de l'impact à l'histoire... On pourrait presque parler de leçon pour la jeune génération de dessinateur qui voudrait se lancer dans le métier: quelle belle leçon de découpage !

Album aussi plat scénaristiquement qu'un reportage sur les vacances (il ne se passe pratiquement rien !) les auteurs ont su nous captiver tout simplement, en étant le spectateur de ces vacances d'été. C'est rafraîchissant et novateur à la fois... A posséder.