Résumé
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Flip est quitté par son amoureuse, Patricia, alors même qu’il lui confectionnait une Tour Eiffel en clefs à sardine. Le lundi suivant, en chemin pour l’usine, il ne descend pas du bus. Tandis que ses collègues se heurtent aux grilles fermées de l’entreprise dont les machines ont été vendues et déménagées durant le week-end, Flip arrive au terminus de la ligne. Hagard, il n’est plus littéralement que l’ombre de lui-même, une silhouette nonchalante et sombre, quand il rencontre Trashy, un percussionniste enfumé en quête d’un groupe qui accepte de jouer avec lui. Ensemble, ces deux paumés vont effectivement se perdre en voiture dans la montagne ardéchoise. Sur cette route crépusculaire, puis obscure, ils roulent sans but et sans lumière vers une destination qu’on devine aussi sans espoir. A force de « désespérance », ils vont croiser Patricia et les collègues d’usine de Flip qui séquestrent le patron-voyou les ayant privés de travail. Enfin, au bout de la nuit et du chemin, à la fois morts et vifs, ils croiseront aussi leur destin
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Chronique
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Futuropolis serait-il devenu le laboratoire expérimental en matière de dessin pour la bande-dessinée puisque l'Association ne présente plus de projets aussi ambitieux du point de vue graphique !
Car si le scénario suit la trajectoire d'un personnage en masse noire qui a tout perdu, Jef Hautot inscrit son récit dans une veine ultra réaliste pour fond avec une bonne dose de poésie et de philosophie en avant. Ce qui permet de plonger dans une histoire fantasmagorique où la morbidité de l'intrigue prend tout son sens à la fin !
Pour cela, c'est David prudhomme qui réalise les planches et offre une lecture des évènements dans un damier où l'espace-temps (les cases et les espaces entre les cases) sont repensé pour créer une séparation à l'aide d'un trait qui donne cette impression de se balader d'une case à l'autre comme dans l'animation. C'est assez ambitieux et plaira à de nombreux passionnés mais laissera aussi les lecteurs potentiels sur le bord de la route, rebuté par ces planches qui s'apparentent plus à des œuvres d'art, que de la BD.
Alors forcément on pourra qualifier ce "Mort et Vif" comme un ovni dans le catalogue Futuropolis ! Album qui élève un peu plus l'expérimentation graphique qui fait parfois défaut dans l'univers du 9ème Art ! A découvrir. |