Résumé
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Ce livre relié au petit format est un concentré d’apocalypse dans lequel Max Andersson creuse et déterre les vestiges d’un monde enfoui dans les ténèbres. L’Excavation est un merveilleux cauchemar interminable où tout est cassé ou en voie de rupture, les choses comme les êtres, où tout est en décomposition ou en voie d’extinction, le pouvoir comme la résistance, où tout est absurde et drôle, comme un désespoir qui aurait encore du savoir-vivre. Encore un peu. Pas pour longtemps. Dépêchez-vous ...
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Chronique
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C'est toujours un plaisir non dissimulé de pouvoir découvrir un nouveau livre de Max Andersson qui est de retour à L'Association, lui qui avait publié les désormais cultes "Lamort et Cie"en 1998, "Pixy" en 2000 et "Bosnian Flat Dog" en 2005.
Avec "L'Excavation" dispatché en 7 chapitres, l'auteur nous convie à travers son personnage à un premier road-trip visant à retrouvé sa famille qu'il n'a pas vu depuis longtemps, pour voir ensuite la situation se retourner quand ses parents décident de rejoindre leur fils dans son appartement minuscule, qui en forme de boîte de pandore va donner au récit une tournure à la limite du fantastique. Il y a cette frontière narrative que chaque lecteur interprétera à sa façon, avec des moments étranges, poétiques, macabres, bizarres, fantastiques ou bien weirdos qu'Andersson attisent à travers un récit multicanaux où les ouvertures ouvrent sur nulle-part, où les personnages sont des météores qui traversent les pages et où l'absurde est un monde propre qu'Andersson développe comme il l'a toujours fait. Il y a bien une histoire, des chapitres et des moments épiques, mais à la sauce Andersson, ce qui change considérablement la donne et nous fourre dans sa vision apocalyptique d'un monde perdu !
On retrouve toujours ce graphisme travaillé au N&B, assez percutant dans son tracé qui laisse entrevoir une forme schizophrénique de son amour pour des images qui dérangent et interpellent. D'ailleurs pour "L'Excavation" il s'agit d'une succession d'images pleine page au lieu d'une BD qui donne ce rythme narratif compulsif à l'histoire, nous immergeant dans son univers fait de noirceur, de personnages blancs et de perspectives déformées.
Alors oui, il sera un peu difficile pour qui ne connaît pas un minimum l'auteur d'entrer dans "L'Excavation". Pour ceux qui sont coutumier des œuvres de Max Andersson ou plus généralement de certains livres édités par L'Association, ce livre par sa forme et son contenu sera un incontournable, prouvant qu'il est encore possible d'explorer de nouveaux territoires dans la BD. |