Chronique
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Même si on a abordé tout type de thématique dans la BD depuis fort longtemps, "Mazzeru" se démarque nettement de l'ensemble par le traitement scénaristique de Jules Stromboni qui capte la rudesse de l'île, de ses habitants vieille école et de cet amour naissant qui sera finalement aussi destructeur que sournois. Alors si on rajoute l'inceste et le viol, puis le "meurtre", cette histoire qui dérange et met mal à l'aise le lecteur vous procurera de belles sensations de lecture qui vous écorchera vif dès lors que vous accepterez de rentrer dans l'histoire et de s'identifier à Cesario.
Et là c'est la descente aux enfers, partagé entre silence ou bien le fantastique de situation, qui crée une ambiance pesante que le N&B rend à merveille.
Il rare de voir une certaine forme de violence s'installer dans des planches parfois technique et trop travaillées ! Dans ce que propose Jules Stromboni il y a de la rage, une force vive donné à coup de pinceau où le traitement chromatique du noir apporte une réelle émotions plutôt qu'un effet stylistique, qui n'est là que pour amplifier les scènes de ce récit.
Alors oui, "Mazzeru" est une œuvre plutôt dense et violente dans son propos qui n'est pas à mettre entre toutes les mains. Son format plus grand que d'habitude, l'histoire et le dessin en font un livre particulier, difficile d'accès mais nécessaire pour parler de cette thématique. |