Résumé
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Au loin, au large de l’île de Sein, Ar-Men émerge des flots. Il est le phare le plus exposé et le plus difficile d’accès de Bretagne, c’est-à-dire du monde. On le surnomme « l’Enfer des enfers ». Germain en est l’un des gardiens. Il y a trouvé sa place exacte, emportant avec lui sa solitude et ses blessures. La porte du phare cède sous les coups de butoir de la mer en furie, et l’eau vient griffer le crépi de l’escalier. Sous le crépi, médusé, Germain découvre des mots, des phrases, une histoire. Un trésor. Le récit de Moïzez. Fortune de mer trouvée parmi les débris d’un bateau fracassé, Moïzez grandit à l’écart des autres sur l’île de Sein. Merlin, natif de l’île, est son compagnon d’aventure, Ys la magnifique son royaume perdu. Sur la Chaussée de Sein glisse le Bag Noz, le bateau fantôme, piloté par l’Ankou, le valet de la mort, et Moïzez est aux premières loges. Plus tard il participera à la folle entreprise de la construction d’Ar-Men, quatorze ans durant, de 1867 à 1881. Fébrilement, Germain note tout sur un carnet. Après le travail quotidien, une fois répété les gestes précis et nécessaires à l’entretien du phare et de son feu, Germain raconte encore et encore. Blottie au fond de la salle de veille, une silhouette est tout ouïe ...
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Chronique
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Depuis quelques années, chaque projet d'Emmanuel Lepage est un défi, faisant de ces œuvres des livres à part, capable de témoigner l'abnégation de l'homme face à lui-même, notamment dans la solitude pesante de la vie dans un phare ! Et ce n'est pas n'importe lequel ! Il s'agit du phare Ar-Men qu'il connaît bien et offre ainsi une vision plutôt juste de sa création, des personnes qui l'habite comme Germain qui revient sur sa fille noyée (un grand moment de drame dans la BD) mais aussi de toutes ces légendes qui gravitent autour des lieux ! C'est assez constructif, car on y apprend beaucoup de choses (ceux qui l'ont bâtit par exemple) et on reste médusé par son évocation à part entière comme d'un héros principal ! Lepage arrive à offrir une connexion avec ce phare comme on y était !
Je reste toujours surpris par la qualité des planches de Lepage qui au fil du temps et de son envie d'expérimenter, deviennent plus des œuvres d'art touchées par des émotions, que de simples planches de BD ! Il suffit pour cela de voir comment il retranscrit les éléments naturels de la mer pour comprendre la force et la dynamique qu'il introduit dans son travail de dessinateur.
Une fois de plus, Emmanuel Lepage transcende le reportage BD en une œuvre unique capable de fédérer tout type de lecteurs ! A découvrir. |