Chronique
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Je ne connais pas d'autres série ou one-shot qui sont revenu sur ce fait divers qui défraya la chronique à l'époque, posant les bases d'une histoire réaliste, même si Thomas Gilbert s'est offert quelques libertés narratives pour coller au plus près dans son interprétation personnelle et dans la façon d'écrire une BD.
Mis à part ça, le scénariste a réussit à développer les personnages, jusqu'à ce qu'il deviennent familier comme s'ils voulaient qu'on fasse partit de la communauté de Salem, mais sans jamais prendre partie, tout en faisant évoluer l'intrigue avec une tension palpable qui devient insoutenable au fur et à mesure que les exécutions commencent ! Il y a ce malaise qui se met en place et dont l'auteur arrive à capter la subtilité de l'effroi, de ces moments absurdes où l'on jette notre regard critique sur l'affaire, jusqu'à reposer le livre pour en être délivré ! Thomas Gilbert, dans ce sens à réussit à nous éprouver avec des images et des mots ! Alors imaginez la réalité pour ces gens là est encore plus difficile. Un véritable choc...
Avec son dessin à la limite de la fragilité où le trait offre de belles émotions pour qui aime le dessin, l'ensemble des planches débordent de détails et d'un sens du découpage qui emprunte beaucoup au cinéma. Avec un peu d'imagination on verrait presque les personnages prendre vie sous nos yeux.
Avec un dessin d'une rare perfection où la couleur joue un grand rôle dans l'ambiance générale de l'histoire et de sa maîtrise narrative, "Les Filles de Salem" est une BD à la limite du reportage et offre un document rare où la densité du récit, les émotions qu'offre l'intrigue en font un roman graphique à découvrir sans plus attendre. |