Chronique
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Le "mur de la honte" voilà qui traduit avec justesse ce récit et cette épine qui sépare les Etats-Unis du Mexique, empêchant les migrants de passer, brisant des vies ou coupant en deux un village ! Une belle cicatrice certes, mais qui pointe le dysfonctionnement du genre humain.
C'est sur ce constat que les auteurs ont voulu débattre à leur manière en tant qu'auteur de BD pour donner à leurs lecteurs de la matière à réflexion et à se pencher sur la crise migratoire, même si elle n'est pas militaire comme ici en Europe ! Dans tous les cas, le travail d'écriture de Chiocca tient de la perfection, à la limite du littéraire, du reportage et nous immerge dans ses ghettos, dans ses portraits auxquels on s'attache vite sans pouvoir agir. On est comme des spectateurs se demandant si on est bien en face de la plus grande puissance, prenant un moment donné position ? si si !...
Avec son coup de crayon charbonneux, épais et sombre, Ferraris développe un style graphique bien à lui et qui rend justice à l'histoire avec cette sensation oppressante et sale. Il insuffle ainsi à l'histoire plus d'émotions et permet ainsi au lecteur que nous sommes de mieux entrer dans le récit.
"Cicatrice" tient aux tripes et nous éprouve dans ce récit réaliste qui au final, même pour une fiction, pointe du doigt un quotidien peu enviable... A découvrir. |