Chronique
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Le travail d'écriture de Prolongeau Hubert et Arnaud Delande sur le scénario est d'une simplicité, qu'il touche à la justesse sur cette thématique si peu développé en BD !... Et pour cause...
De voir comment petit à petit le personnage de Carlos est broyé par le système de management pour en finir avec l'Acte Ultime fait froid dans le dos, car par étapes anodines se construire le malaise... Pourtant on découvre un employé ambitieux, heureux d'entrer dans cette entreprise et de mener des projets... Mais petit à petit, comme cette scène où il passe ses soirées devant l'ordinateur pour prendre de l'avance tandis que sa femme regarde la TV toute seule amorce la fin inéluctable. On arrive presque à s'identifier à ce modèle, terrifié à l'idée que puisse germer dans nos têtes un tel cheminement vers le suicide. Le récit ne dis pas comment l'éviter, car il a pour seul objectif de témoigner.
Avec ce sujet, le dessin semi-réaliste de Grégory Mardon apporte un petit "plus" à l'histoire, d'autant qu'il sait jouer des couleurs qui apportent l'ambiance à la tragédie qui se dessine, mais vous captive également avec certains plans.
Histoire qui devrait toucher le lecteur, "Le Travail M'a Tué" devrait être recommandé car il apporte une vision des "évènements". De comment les choses se mettent en place insidieusement en place sans que l'on ne voit rien venir. C'est presque une BD choc, mais elle a le mérite de mettre en lumière un sujet difficile à traiter en BD ! A découvrir. |