Chronique :
A tout disque de qualité, il faut toujours une pochette capable de canaliser la musique, de lui donner une couleur tout en invitant l'auditeur à se plonger dans l'univers du groupe. Le travail de Martin Le Borgne (si c'est bien lui qui à fait le dessin) fait ici référence car les notes typiques de la musique de Aalborg sonnent autant le calme que la mer agitée, pleine de voluptes ténébreuses qui nous annonce dans quoi nous allons nous embarquer durant huit pistes que composent ce premier effort. Dans le cas de Aalborg on choisira la seconde idée car la ligne directrice est d'essayer quelque chose de plus rythmé, qui s'étend pourtant tranquillement comme de vastes déferlantes sonores. Il y a comme une sérénité pure quelque peu doomesque qui s’installe dans ce "And This Is How" comme le chant de Mathieu au timbre velouté qui ne viendra jamais entâcher les mélodies mises en place où s'opposent, voix, guitares/ basse et bien entendu batterie.
L’ensemble total de ce disque reste parfois très monolithique avec quelques titres qui osent sortir du lot comme "Saint Sand Star" qui arrive à nous transporter malgré une mélodie amère affichée, "The Body Became The Messenger" réveille cet état de fait qui ne demande qu’à montrer tout le potentiel d'écriture rythmique et soliste après deux titres plutôt angoissants et "A Ghost Made Of Ashes " qui ouvre l'album impressionne par sa capacité à créer un mur de son inhabituel tout en délicatesse par rapport au reste de l’album.
Les autres compositions oscillent entre noisy pop, post-rock et pop atmosphérique de belle facture, si si il faut le souligner. Biensûr, la production signée Laurent Saussol du Studio de l'Etoile apporte tout le charme à chacun des compositions. Il n’en faut pas plus pour atteindre la limite de l'excellence qu’on peut raisonnablement porter à Aalborg, si ce n'est que le groupe devra dans un album prochain proposer des titres plus variés. Si en apparence, "And This Is How" ne révolutionne pas le style rock mélancolique, l’exercice technique et mélodique est tellement bien réalisé sur l'ensemble des 8 titres que les adeptes du genre loueront les mérites d'un tel album qui les transportera littéralement dans un univers oppressant ...
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