Vous avez presque entendu parler il y a quelques
années de FeFe Hobson, cette bombe d’origine canadienne, quand elle
a envisagé signer son premier contrat avec une maison de disque de son
pays natal. Ce n’est pas qu’elle n’était pas prête
à entrer dans l’arène pop/rock, mais elle voulait être
à son plus haut niveau avant de monter sur scène. À cette
époque, elle commençait à composer au piano, et bien que
les fondations de ses mélodies pop soient très solides, quelque
chose manquait. Elle savait ce que c’était. « Je n’arrêtais
pas de penser, « il y a quelque chose qui ne va pas, j’ai besoin de
plus de guitares »
Alors
FeFe se plongea dans le travail, jeta ses précédentes chansons et
recommença à zéro, enrôlant le talentueux co-producteur
Jay Levine de Left Hook Productions. « J’ai rencontré Jay alors
que je commençais juste, nous avons écrit une chanson tous les deux
dès les dix premières minutes de notre rencontre. C’était
magique. »
Cette
alchimie se révéla non seulement fructueuse, mais également
très puissante. « Nous jouions quelque chose à la guitare,
après je jouais quelque chose au piano, et les deux morceaux s’accordaient
parfaitement. Je pensais à ma vie, à mes expériences, et
je me mettais à écrire. Tout le monde peut être touché
par ces chansons parce que tout le monde a eu ce genre de problèmes. Les
refrains me venaient tout à coup, comme une montée d’adrénaline.
»
Le résultat
de cette alchimie, FeFe Dobson, mixé par Lord-Alge, pétille de la
vitalité des franches émotions. Il vous charme, virevolte puis vous
frappe avec la force d’un uppercut.
Ayant grandie dans une famille aux goûts musicaux divers,
les sons qui imprégnaient la maison de FeFe l’entraînaient
dans toutes les directions à la fois. Sa mère chantait souvent des
titres de Michael Jackson et Lionel Richie, dansant à travers la maison.
« Ma mère était une reine du disco, » raconte FeFe en
riant. « Elle était folle. Elle dansait tout le temps sur Flashdance
et des trucs comme ça. J’étais assise là et je me disais
« Elle est bizarre », mais c’est comme ça que j’ai
appris à danser. » Mais une autre influence commença à
se faire sentir dans l’esthétique rock de FeFe. « Ma sœur
était une fan de Nirvana, » raconte-t-elle. « Elle fermait
sa porte et mettait « Smell Like Teen Spirit » à fond. Elle
ne voulait pas me laisser rentrer, mais je restais là à écouter
ces chansons. Cette musique venait de l’esprit, du cœur et de l’âme
de Kurt Cobain, il y a beaucoup de douleur sa façon de chanter. Vous pouvez
la sentir, et il vous emmène dans son voyage. Quand vous êtes jeune,
vous ne pensez pas, « cette personne va changer ma vie ». Mais quand
vous commencez à enregistrer vos propres chansons, cela se rappelle à
vous. »
Pendant
l’enregistrement du chant de son album, FeFe a invoqué Cobain pour
qu’il lui insuffle un peu d’inspiration, donnant des côtés
très Seattle à certains morceaux de son album. « Dans le bar
où je chantais, il y avait des posters qui nourrissaient mon inspiration
: Coldplay, Jeff Buckley, The Vines, Judy Garland, et bien sûr, Nirvana.
Je me disais qu’ils y étaient parvenus, et que j’allais y parvenir.
Cela me donnait un peu de force. Quand j’enregistrais le chant, je regardais
Kurt, et j’avais l’impression qu’il me disait, « tu peux
le faire. »
|
|
Mais
il y a bien plus dans FeFe Dobson que cette alterna-angst démesurée.
Sur son premier album chez Island Records, FeFe réussi à s’imprégner
de l’âme de tous ses héros musicaux, pour créer quelque
chose de totalement nouveau. « C’est une foule d’influences
diverses, de différents genres, rassemblés en un, » explique-t-elle.
« Tout, de Nirvana… à Madonna. Mais il y a aussi un petit
goût de Red Hot Chilli Peppers. C’est très large. »
Sur « Everything
», FeFe relie habilement le monde des Bangles à celui des Red Hot,
sa vivifiante voix mélopant sur un riff claqué sur une six cordes.
Sur le premier single, le mélancolique « Take Me Away », FeFe
se languit d’une escapade romantique par le biais d’un refrain ultra-catchy
au milieu de guitares haletantes qui vous emportent dans un tourbillon d’émotions.
Le néo-métal, « Unforgiven », fait se croiser la musique
et le chant à l’exact point où l’expérience de
la vie se transforme en expression artistique pure, avec plusieurs guitares, un
beat pulvérisant et un chant trempé dans l’acide. «
Daddy, Daddy, why’d you break your promises to me » (« Papa,
Papa, pourquoi as-tu rompu tes promesse » ndt) revient comme un écho
sur la chanson provoquant un effet de quinte de toux. Sur le cinglant, «
Bye Bye Boyfriend », elle s’en prend à son ex. avec un refrain
dévastateur.
Et, bien que FeFe se batte avec des relations tumultueuses,
elle entonne des paroles crues et frappantes sur le punkifié « Stupid
Little Love Song », et son grondement de guitare. Ajoutez à cela
la ballade acoustique « The Revolution Song », avec ses paroles sensibles
et sensées, vous avez un album qui capture les diverses influences de FeFe
Dobson.
Comme
FeFe l’affirme, « Quand je fais un concert, les gens peuvent danser,
ils peuvent groover, ils peuvent pogotter, ils font ce qu’ils veulent. Mais
au bout du compte, c’est juste moi. Ça rock. »
Mais
ça ne rock pas seulement, c’est empli des grosses guitares hard-rock
que FeFe adore. Au studio, Jay et elle ont enrôlé Jack Daly à
la basse (Lenny Kravitz) pour soutenir les riffs bruts de FeFe. Bien qu’elle
n’est que deux printemps dans l’art de gratouiller, elle continue
de s’entraîner. "Je suis autodidacte jusqu’à présent"
dit-elle. "J’ai joué du piano pendant quatre ans quand j’étais
plus jeune, et mon jeu de guitare s’améliore rapidement. J’espère
pouvoir bientôt jouer des deux instruments sur scène. C’est
vraiment quelque chose que j’attends avec impatience.
À ce point FeFe peut attendre beaucoup de choses avec
impatience. La première est de jouer en concert devant des nouveaux fans.
Elle n’a fait que quelques concerts avec son groupe, mais cette première
expérience n’a fait que la rendre plus impatiente. « C’est
génial. Avec les guitares et la batterie, c’est parfait. Vous touchez
les gens, c’est fort, ils entendent tout. C’est très libérateur.»
Philippe Duarte |